Jacquot, le corbeau de Charles |
Dans les années de notre enfance quand les allemands ont quitté le village en 1944, on était loin de se douter qu'il existerait un jour des portables, Ipad, tablettes et tout i quanti. La télé est arrivée au village en 1961 ça a été déjà un bouleversement dans notre vie quotidienne.
Alors que nos petits enfants laissent quelques minutes leurs Ipads pour découvrir l'enfance heureuse que nous avons eu dans les bois de Rustiques…..
Jusqu'à 4, 5 a
ns ,
notre terrain de jeu s'est limité aux rues du village , ou nous
alternions jeu de cache-cache et courses poursuites endiablées.
Premières sorties dans la nature, le samedi après-midi à l'école
était consacré « au plein air » et notre instituteur M.
Galy nous accompagnait dans les bois de Candèze, La Rouquette ou au
terrain de football. Nous avions toujours un cadre idéal pour faire
toutes sortes de jeux.
Il n'y avait pas d'école le jeudi, et quand le temps le permettait nous passions les après-midi dans les
bois, principalement ceux de Rouïre et Buadelles où nous dénichions les nids de pies et d'écureuils. Il fallait se faire la courte échelle pour atteindre les premières branches, ensuite nous étions de « véritables singes » et en moins de deux celui qui s'était proposé avait atteint le nid au sommet du pin. Il nous criait : « Il y a cinq œufs !», ou « les petits sont nés mais ils ont encore la patate !». Cela voulait dire qu'ils étaient encore un peu lourdau mais qu'il ne fallait pas trop attendre pour les récupérer avant qu'ils ne s'envolent. Car notre plaisir c'était d'élever des pies, tourterelles, écureuils ainsi que les corneilles qui nichaient dans les trous de mur de la maison en ruine au bois de la mare. Charles avait apprivoisé un corbeau qu'il appelait Jacquot. Celui-ci devenu adulte volait librement et revenait dès qu'on l'appelait.
Un soir d'été on l'a aperçu qui volait au-dessus du château, c'est à dire à une bonne centaine de mètres de nous . Il a fallu se mettre à plusieurs pour crier « Jacquot… Jacquot…, et il est revenu, direct, comme un avion, se poser sur l'épaule de Charles. Simone a élevé un écureuil au biberon et celui-ci a gambadé longtemps dans le jardin.
Il y avait énormément d'hirondelles dans ces années là |
Il y avait la chasse à l’écureuil et à la fronde, c'était alors une poursuite impitoyable qui s'engageait et pouvait durer des heures, l'animal sautant de branches en branches et d'un arbre à l'autre. Hubert était de loin le plus adroit, et le plus acharné. C'était un honneur de partir avec lui, mais on ne savait jamais à quelle heure on revenait.
Comme nous étions aussi de petits garnements, c'était un plaisir de braver les interdits : escalader le petit parc du château la nuit et aller se faire peur dans « la grotte », pénétrer dans le domaine de Rouïre par effraction .
Ajoutez à cela les constructions de cabanes ou de barrages sur les ruisseaux, la mare au triton à Rouïre et surtout ce plaisir que nous avions de nous prendre pour de grands aventuriers ...
Un repas de jeunes en 1964 |
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