Les cyclos trébéens, en souvenir d'Adrienne !

 

Il y a une vingtaine d’années les cyclotouristes trébéens se plaisaient à faire des escapades dans la Montagne Noire. Il faut dire que la moyenne d’âge n’étant pas trop élevé, gravir les sept kilomètres du Roc du bougre n’était alors qu’une simple formalité.

A Laprade haute avant de redescendre par la forêt de La Loubatière, la pause au café d’Adrienne s’imposait. Chez Adrienne le café était toujours chaud, et l’accueil toujours chaleureux ! Francis se plaisait à raconter à ses copains les faits de guerre de cette grande résistante qui avait bravé les allemands en 1944. C’était elle, qui jeune fille descendait régulièrement en vélo à Castres où à Carcassonne et remontait avec un message qu’elle allait remettre aux maquisards cachés dans la forêt. Arrêtée un jour par une patrouille allemande, alors qu’elle remontait vers Laprade, elle fut interrogée longuement mais ne fut pas fouillée fort heureusement, car elle transportait des informations importantes dans ses sous vêtements. C’est dans le café tenu alors par ses parents qu ‘avaient lieu les réunions clandestines des maquisards.

 

Aujourd’hui Adrienne a tenu son café tant qu’elle a été bien portante, elle était aimée de tous, et c’était un défilé continuel tous les matins, car on avait besoin de dire bonjour à Adrienne.

Elle vient de nous quitter alors qu’elle allait faire 99 ans. Sa sépulture a eu lieu le vendredi 27 mai dans la petite église de Laprade et le cimetière attenant. Une cérémonie très émouvante dirigée par le colonel Pourcel, délégué du Souvenir Français, président du Corps franc de la Montagne noire, qui a fait l’éloge de la défunte.

Le cercueil recouvert du drapeau tricolore, entouré de huit porte drapeaux, Adrienne Albert a eu droit à tous les honneurs dans le petit cimetière du village: chant des partisans, sonnerie aux morts et enfin la Marseillaise reprise en chœur.

Adieu Adrienne, tu resteras toujours dans nos cœurs. 

Avec sa belle fille Marie Ange, Adrienne était toujours heureuse de poser au milieu des cyclotrébéens