samedi 27 avril 2024

L'occupation à Canet ... une période qui avait marqué Francis Carbonnel !

 

Francis Carbonnel était un des enfants de Louis Carbonnel, le régisseur du domaine de Canet quand les

Les soldats étaient logés dans les ramonétages

allemands s’y sont installés pendant l’occupation. Les officiers étaient au château et la troupe dans les maisons de vendangeurs.

Dans un livre ou il a écrit sa jeunesse au domaine, Francis s’est plu à raconter l’occupation avec quelques anecdotes savoureuses : « Nous avons eu de la chance de tomber sur des soldats corrects et pas méchants. Tous les matins, l’officier demandait à mon père s’il n’y avait rien à signaler quand au comportement des soldats.

Chaque midi les soldats étaient alignés devant le château pour le rapport, et c’était aussi assez impressionnant d’entendre dans les bois alentour, leurs chants martiaux durant leurs marches !

Le moulin qui remontait l'eau du puits

Quand nous revenions de l’école avec mon frère aîné Jacques et ma sœur Jeanine, nous traversions le terrain de foot pour ramasser les douilles vides, car c’était leur terrain d’entraînement au tir autant pour les soldats cantonnés à Canet que ceux qui étaient à Rustiques.

 

Par crainte d’empoisonnement, les occupants ne buvaient pas l’eau de notre puits, qui était à ce moment là, la seule alimentation en eau du domaine, ils ne buvaient que de l’eau de Perrier, dont ils avaient entassé dans la cave un stock important de bouteilles. Après leur départ nous avons bu du Perrier pendant longtemps.

Le domaine de Canet en 1950

Un jour nous avions eu une belle frayeur, mon frère et moi, nous rodions souvent dans les bois, et ce jour là, au fond de « la prairie de Rouîre », nous avons découvert une fosse au pied d’un poteau d’exécution, nous avons vite déguerpi et nous n’y sommes plus revenu. Apparemment le poteau et la fosse n’ont jamais servi.

 

Il existe trois postes de mitrailleurs allemands   
Un matin, on frappa à la porte de la cuisine, un officier allemand poussa très vite une valise et nous dit en excellent français « gardez-la moi, je reviendrai la chercher et je vous expliquerai », mon père qui avait peur qu’il y ait une bombe à l’intérieur, alla la cacher au fond de la cave. Plusieurs mois après,quand l’officier revînt, en nous remerciant il nous dit : »j’ai dans cette valise des vêtements civils et des faux papiers qui me serviront le jour ou ça ira mal. J’ai fait mes études à Paris et j’aime la France, au revoir, à une autre fois »


 Après le débarquement du 6 juin 1944, les choses ont commencé à se gâter, les allemands étaient mal ravitaillés et de plus en plus nerveux, ils quittèrent le domaine au mois d’août.

Peu de temps après maquisards et engagés volontaires se réunirent dans les domaines de Canet et Septsérous pour former le Bataillon Minervois, qui allait chasser les allemands dans la forêt Noire.  

(lire les livres de Claude Subreville qui sont à la bibliothèque de Rustiques)

Une cabane que l'arrière grand père d'Anaïs a construit pour protéger sa famille, quand les allemands ont envahi le village. Ils s'y sont réfugiés le 15 août 1944, jour où les allemands ont quitté le village.

 

La commémoration de l'armistice à la stèle du bataillon Minervois le 8 mai 2022

 

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