L'histoire de Millegrand avec Rustiques débute le 6 décembre 1935, lorsqu'un terrain fut acquis par la municipalité afin de satisfaire les besoins en eau potable de la commune. D'une superficie totale de 1600 m2, il fut acheté au prix de 15 francs le mètre soit 24000 francs.
La construction d'un puits de captage fut approuvée par le préfet, signée par le maire Jacques Hudelle, et les travaux engagés en date du 30 juin de l'année suivante. La guerre mettra en sommeil ce projet, qui n’était d’ailleurs pas à la portée du budget de la commune.
Le puits de Millegrand étant d’un débit suffisant, c’est le Syndicat Oriental de la Montagne Noire qui reprendra le projet en 1948 afin d’alimenter Rustiques, mais aussi plusieurs villages et écarts, Aigues-Vives, Laure, St Frichoux.
Dans les années 1980, le puits de Millegrand sera abandonné et le château d’eau de Rustiques sera alimenté par une source située en Montagne Noire.
Le terrain de Millegrand restera en friche jusqu'en 2021, où terrain et bâtiments seront vendus par la commune de Rustiques à la Fondation Saint Pierre de l'Institut de Millegrand. Par convention avec l'Institut, une maraichère bio, Charlotte Fradin, s'installe alors pour produire des fruits et des légumes pendant un an.
Aujourd'hui, c'est une nouvelle aventure qui commence, avec l'ACI Agricole Saint Pierre Mille Possibles, une association d'insertion qui propose des ateliers agricoles permettant aux bénéficiaires d'acquérir une expérience professionnelle dans un secteur clé de l'emploi. Plus qu'une embauche, c'est un accompagnement socio-professionnel où les lacunes sont identifiées tout autant que les compétences repérées afin de construire un projet par le biais de remises à niveau, d'initiations et de formations adaptées. Et enfin par une mise en relation avec des partenaires grâce à une action de prospection et de coopération avec des entreprises classiques.
Hubert Jumel est le responsable de ce chantier d'insertion, et il croit dur comme fer au développement « agri-social ». Comment le système alimentaire peut soutenir une vision sociale, avec comme axe principal le défi de la bio-diversité tout autant que le défi social à une époque où les difficultés s'accumulent : mobilité, logement, dettes, problèmes familiaux
ou de justice, frein de cet informatique obligatoire mais pas toujours maîtrisé.
L'association est soutenu par l'état et l'Europe, pas encore « auto-suffisante », avec 3 salariés permanents et 9 bénéficiaires rémunérés au Smic qui acquièrent une compétence « de la graine à la récolte jusqu'à la vente. » Une expérience et une remise en selle dans le monde de l'emploi.
De ce terrain en friche il en ressort aujourd'hui des légumes de saison que vous pouvez aller acheter sur place le mercredi de 14 à 18h, avec également la livraison de paniers à Trèbes et Carcassonne.
Et merci à Amélie, Fatima, Magalie,Tommy, Daoud, Hervé, Yannick, Léo et Sullivan, de nous régaler avec des légumes sains et leur bonne humeur.
Loïc Balarac
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