Francis Carbonnel était un des enfants de Louis Carbonnel, le
régisseur du domaine de Canet quand les
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Les soldats étaient logés dans les ramonétages
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allemands s’y sont
installés pendant l’occupation. Les officiers étaient au château
et la troupe dans les maisons de vendangeurs.
Dans un livre ou il
a écrit sa jeunesse au domaine, Francis s’est plu à raconter
l’occupation avec quelques anecdotes savoureuses : « Nous
avons eu de la chance de tomber sur des soldats corrects et pas
méchants. Tous les matins, l’officier demandait à mon père s’il
n’y avait rien à signaler quand au comportement des soldats.
Chaque midi les
soldats étaient alignés devant le château pour le rapport, et
c’était aussi assez impressionnant d’entendre dans les bois
alentour, leurs chants martiaux durant leurs marches !
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Le moulin qui remontait l'eau du puits
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Quand
nous revenions de l’école avec mon frère aîné Jacques et ma
sœur Jeanine, nous traversions le terrain de foot pour ramasser les
douilles vides, car c’était leur terrain d’entraînement au tir
autant pour les soldats cantonnés à Canet que ceux qui étaient à
Rustiques.
Par crainte
d’empoisonnement, les occupants ne buvaient pas l’eau de notre
puits, qui était à ce moment là, la seule alimentation en eau du
domaine, ils ne buvaient que de l’eau de Perrier, dont ils avaient
entassé dans la cave un stock important de bouteilles. Après leur
départ nous avons bu du Perrier pendant longtemps.
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Le domaine de Canet en 1950
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Un jour nous avions
eu une belle frayeur, mon frère et moi, nous rodions souvent dans
les bois, et ce jour là, au fond de « la prairie de Rouîre »,
nous avons découvert une fosse au pied d’un poteau d’exécution,
nous avons vite déguerpi et nous n’y sommes plus revenu.
Apparemment le poteau et la fosse n’ont jamais servi.
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Il existe trois postes de mitrailleurs allemands | |
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Un matin, on frappa
à la porte de la cuisine, un officier allemand poussa très vite une
valise et nous dit en excellent français « gardez-la moi, je
reviendrai la chercher et je vous expliquerai », mon père qui
avait peur qu’il y ait une bombe à l’intérieur, alla la cacher
au fond de la cave. Plusieurs mois après,quand l’officier revînt,
en nous remerciant il nous dit : »j’ai dans cette valise
des vêtements civils et des faux papiers qui me serviront le jour ou
ça ira mal. J’ai fait mes études à Paris et j’aime la France,
au revoir, à une autre fois »
Après le
débarquement du 6 juin 1944, les choses ont commencé à se gâter,
les allemands étaient mal ravitaillés et de plus en plus nerveux,
ils quittèrent le domaine au mois d’août.
Peu de temps après
maquisards et engagés volontaires se réunirent dans les domaines de
Canet et Septsérous pour former le Bataillon Minervois, qui allait chasser les allemands dans la forêt Noire.
(lire les livres de Claude Subreville qui sont à la bibliothèque de Rustiques)
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Une cabane que l'arrière grand père d'Anaïs a construit pour protéger sa famille, quand les allemands ont envahi le village. Ils s'y sont réfugiés le 15 août 1944, jour où les allemands ont quitté le village.
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La commémoration de l'armistice à la stèle du bataillon Minervois le 8 mai 2022
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