Dimanche 19 février à 15h, à Rustiques, devant 40 personnes, a eu lieu une rencontre avec le philosophe Gilles Hanus, sur le thème « L’éloge du tact », organisée par l’association Luciole, l’Université itinérante.
C’est un détail d’une scène du film Roma d’Alfonso Cuaron, sorti en 2018, qui donne au philosophe l’idée de ce thème. Alors qu’une catastrophe familiale a lieu dans une maison, la porte principale qui devrait claquer en fin du drame, est retenue par la main de la domestique. « De même le tact, telle la ponctuation dans un texte, est lié à la rupture du rythme, sensible également dans la musique. Il existe une musique qui pénètre notre âme comme le définissait Platon, et aussi, comme c’est souvent le cas aujourd’hui, une musique imposée, à flot continu. Par le tact, on fait appel au toucher, seul sens défini par un verbe, seul sens actif, les autres étant réceptifs. Il existe deux structures musicales, l’une architecturale, faite d’éléments superposés, telle la symphonie, l’autre sculpturale, faite d’une masse sonore sculptée par le compositeur. Dans l’art pictural, la main peint, les tableaux finissent par dévorer la main, il faut finir par changer la main pour éviter la massivité de l’ouvrage. Dans le discours philosophique, il faut éviter la massivité du langage. Spinoza invente la circularité, l’hypothèse équivaut à la thèse, après démonstration. Nietzsche invente un langage de formes, Zarathoustra, etc. L’existence moderne est contraire au tact, car très névrotique.
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