1948: Francis Carbonnel en vendange |
Francis Carbonnel qui vient de nous quitter ces jours-ci aimait particulièrement Canet où il a vécu son enfance et sa jeunesse. Il aimait bien raconter le domaine de Canet qu'il a connu.
L’important domaine viticole de Canet employait beaucoup de personnel mais aussi de nombreux artisans locaux dans les années 1940-1960. Le maréchal ferrant s'appelait Joseph Campet et habitait Badens. Il y avait au domaine 6 à 7 chevaux et il fallait les ferrer au moins une fois par an, le plus souvent avant les vendanges.
Joseph Campet était aussi ajusteur, soudeur, plombier, mécanicien et inventeur.. Il avait fabriqué des trainoirs pour les charrues, refait les vérandas du château et surtout entretenait le moulin à vent et intervenait quand il y avait des difficultés de pompage. Et Dieu sait s'il y en avait ! Combien d'heures le maréchal ferrant a t'il passé devant l'énorme piston actionné par le vent. Pour l'esthétique le moulin avait été bâti dans le parc du château et il devait aspirer l'eau du puits profond de 8 mètres et distant de 50 m. L'aspiration était trop difficile pour ce pauvre moulin. Il fallait toute l'ingéniosité de Joseph Campet pour relancer cette machine...en attendant la panne suivante. Ce maréchal ferrant était un homme très jovial qui aimait beaucoup plaisanter. Devant son atelier sur la petite place de Badens, à toute heure de la journée, il y avait les habituels badauds qui venaient entretenir la conversation en écoutant ses blagues et en le regardant travailler.
Face au château, la forge de Joseph Campet à l'époque de son père (environ 1900) |
Le maçon s'appelait Charles Mourlan et habitait Rustiques. Combien de fois es t’il venu au domaine avec son camion Renault bleu : construire les porchères, refaire le toit du château qui à l'origine était une terrasse, bâtir des cuves à vin, recreuser le puits et même élaguer l'allée de platanes. Il arrivait qu'à l'occasion des vendanges on lui demande d'aller chercher avec son camion benne les vendangeurs en gare de Carcassonne.
1959: le camion Renault de Charles Mourlan le maçon de Rustiques |
M. Chaluleau était le bourrelier de Trèbes, il réparait les harnais des chevaux, c'était un entretien régulier qui représentait chaque an un sérieux budget.
Le tonnelier venait chaque année avant les vendanges réparer les comportes et toute la futaille. Le
1953: le premier tracteur de Canet |
détartreur venait régulièrement détartrer les foudres. Ceux-ci demandaient une surveillance accrue car il fallait constamment maintenir le niveau de vin et il fallait pour l'ensemble de la cave 50 hl par an (un sacrifice compensé par la qualité du vin qui en résultait). Les foudres étaient de capacités différentes (60 hl pour le plus petit réservé au grenache à 350 hl pour les plus grands. La cave à cette époque là était en terre battue afin de maintenir la fraîcheur à l'intérieur. Petit à petit les foudres ont fait place aux cuves à vin en béton et aujourd'hui aux cuves en inox. Certains foudres ont été démontés sur place. Les deux derniers ont quitté Canet sur des camions en 1964.
1964: l'évacuation des derniers foudres. (avec le chapeau le régisseur Louis Carbonnel) |
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