mercredi 6 mai 2020

Nos rustiquois belgo-africains !

Veva Danièls que l’on connaît si sereine, souriante et toujours disposée à offrir ses services, a eu cependant en Afrique une enfance très agitée qu’elle nous a confiée.
Elle est née en 1954 au Congo Belge où son père, au service du gouvernement belge, était responsable administratif d’une grande région frontière avec le Ruanda Urundi.
Le père de Veva avait des fonctions importantes au Congo Belge. En bas à gauche, la petite Veva.
1960 : premier souvenir douloureux pour la petite Veva 6 ans : « C’est l'indépendance qui éclate... en pleine nuit, mon père nous fait monter dans un camion, où nous sommes entassés, les femmes et les enfants sont assis, les hommes debout. Par radio mon père a reçu l’ordre du gouvernement belge de rester pour assurer la sécurité des colons. Certains ont choisi de se réfugier dans les États voisins,d’autres propriétaires de plantations font le choix de rester.
Pour nous c’est la fuite, à l’aéroport de Punia on nous fait monter dans un DC 4 qui nous emmène à Bujujbura capitale du Burundi. On nous héberge à l’école des sœurs où à 3 familles nous dormirons pendant 10 jours dans une classe. Ma mère, mes frères et sœurs, nous n’avons rien emporté... Moi je n’ai que le pyjama que je porte. Enfin le 10 ème jour nous sommes rapatriés en Belgique. Le voyage
a été long en avion à hélice ! Toujours en pyjama, des escales à Le Caire, Athènes, Rome, Paris, où il nous faut nous ravitailler en Kérosène. Enfin la Belgique, la Croix Rouge nous accueille et procure à chacun une couverture et où nous serons recueillis par des parents. Nous y resterons un an et demi.
La Belgique qui a perdu le Congo garde de bonnes relations avec les pays voisins et mon père est nommé au Burundi conseiller du ministre de l’intérieur ».

Pas d'électricité, mais un chauffe eau tout de même 

Toute la famille rejoint le papa et Veva reconnaît avoir passé des années merveilleuses dans ce pays
où elle fréquente l’école primaire puis le collège et où elle est une élève très studieuse. Ce beau pays en développement connaît des périodes avec des génocides entre les Hutus et les Tutsis. A 16 ans la famille envoie Veva en Belgique pour qu’elle y continue ses études. N’ayant connu pratiquement que l’Afrique, la voila déracinée, parfois déprimée, mais Veva s’accroche, réussit ses études, et rencontre l’homme de sa vie Tinus.
Celui-ci n’ayant pas accompli son service militaire, ils font rapidement un choix : Tinus opte pour effectuer deux ans au Zaïre (ex Congo) en tant que aide au développement du pays. D’origine flamande, Tinus ne parle pas le français, mais Veva va lui être d’un grand secours, car Veva elle pratique bien cette langue et parle également le dialecte du pays. « C’était pour nous un voyage de noces qui a duré 2 ans ». 

Veva et Tinus: Ils partirent au Zaïre à deux et revinrent à trois 
 
Ils feront ensuite leur carrière en Belgique, Tinus en tant que professeur et Veva en tant que coordinatrice récoltant des fonds pour l'aide au plus démunis du tiers monde (où elle retrouve ses anciennes racines) avant de venir prendre leur retraite à Rustiques, où Tinus excelle dans l’historique du village et Veva s’adonne avec beaucoup de talent au dessin et à la peinture. Tout deux s'investissent beaucoup dans la vie du village où ils sont très estimés !
Tinus et Veva Danièls avec l'association de peinture Creyada que Veva avait créée dans notre village

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